REPLAY : webinaire « Végétaliser le bâti et les espaces existants »| Les vendredis du Bâtiment durable

Organisé par Envirobat Occitanie dans le cadre du Plan bâtiment Durable d’Occitanie (PBDOC), le 10e webinaire de la série des « Vendredis du Bâtiment Durable » a eu pour thème la végétalisation de l’existant. Découvrez dans ce replay les enseignements de l’Agence régionale de la Biodiversité (ARB), l’Agence qualité construction (AQC) et l’Atelier ATP (Architecture, Territoire, Paysage) autour de l’intégration des végétaux dans nos villes, quartiers et copropriétés.

Le 18 octobre 2024, 53 professionnel.les du bâtiment et de l’aménagement se sont connecté.es à ce troisième webinaire 2024 sur le thème de la végétalisation.

Végétaliser la ville de demain est un enjeux important pour réintroduire du vivant dans nos quartiers et faciliter l’adaptation au changement climatique de la vie urbaine, c’est pourquoi le Plan Bâtiment Durable s’y interesse.

🌿Comment végétaliser le déjà là et reverdir nos rues ?

🌿Quelle espèces sera adaptée à notre projet ?

🌿Où planter et quels sont les points de vigilance pour les plantes et les structures bâties existantes ?

🌿Est-ce qu’on peut faire des projets durables dans le temps et embarquer toutes les parties prenantes ?

C’est pour toutes ces questions que l’on se poses, avant de s’engager ou d’accompagner les maîtrise d’ouvrage dans un projet de végétalisation de son bâtiment ou de ces espaces extérieurs, que ce webinaire a été pensé.

Bon visionage !

Programme et support de présentation

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Questions/réponses du Webinaire

ARB – Végétaliser les villes en Occitanie : bienfaits, palette végétale et emplacement propice à l’insertion de végétaux

🌿 Quels conseil pour les supports des lianes grimpantes ?

Tout dépend des lianes que l’on souhaite mettre en place sur la façade :

  • Si c’est une plante qui créée une forte charge sur son support (comme la Glycine), il faut faire attention à la résistance des supports. Ils doivent être solide et ancré dans le bâtiment pour que la plante ne les arrache pas.
  • Si la plante créée une charge modérée sur le support (c’est le cas de celles préconisées dans le du guide « plantons local »), de simples filins avec un support pour les espacer de la façade (5 à 10cm) suffisent. C’est facile et léger à mettre en place, et ça ne pose pas de problème par rapport aux isolations thermiques.

🌿 Quels avantages et inconvénients en hiver (impact de l’ombre portée et limitation de l’apport solaire) ?

L’apport solaire sera forcément limité, en revanche on rajoute une couche supplémentaire sur le mur et ça peut renforcer son inertie

Pour la gestion de la lumière et l’apport solaire, il y a des plantes qui perdent leurs feuilles en hiver. Il faudra privilégier ce choix.

🌿 Existe-t-il un exemple de cahier des charges pour missionner un pédologue ?

Il n’y a pas d’exemple connu à la connaissance de l’ARB, mais c’est possible de regarder dans l’annuaire des acteurs ARB Région pour trouver des pédologues.

🌿 Vis-à-vis du réchauffement climatique, avoir des plantes issues des régions a-t-il encore du sens ?

Il est possible de choisir entre deux possibilités :

  • Utiliser des plans non locaux, provenant de région plus chaude pour anticiper le réchauffement climatique
  • Utiliser des plans locaux et faire confiance à la nature pour s’adapter au réchauffement climatique

Dans la pratique, les plantes des autres régions du monde plus chaudes ne s’adaptent pas forcément à leur nouvel environnement. A contrario, on se rend compte qu’il y a beaucoup d’espèces locales qui s’adaptent plus vite au changement climatique qu’on ne l’aurait imaginé. Sur des épisodes de sécheresse, on observe que de nombreuses espèces végétales locales habituées à notre climat vont génétiquement s’adapter à la raréfaction de la ressource en eau.

🌿 Les plantes citées dans « Plantons local » ont été sélectionnées exclusivement pour leurs situations géographiques, ou il y a un recul intégré par rapport à leur capacité à se développer et à se maintenir sur des projets de végétalisation de toitures, de façades et d’aménagements ?

Les espèces référencées dans le guide n’ont pas été tester sur différents types de surface (sol vivant, toiture, façade) mais les pépinières locales ont affirmé être en capacitée de les produire.

Dans tous les cas il faut s’entourer de paysagiste et pédologue pour prescrire les meilleures essences au meilleur endroit, car la composition de sol et de la surface d’accueil du végétal est un facteur déterminant sur le développement et le maintien des plantations.

>> Télécharger le guide Plantons Local en Occitanie

>> Regarder le webinaire de présentation du guide Plantons Local en Occitanie

AQC – Utiliser le bâti existant comme support pour végétaliser : Point de vigilance et bonnes pratiques

🌿 Avez-vous des recommandations sur la distance à respecter entre les arbres à planter et le bâti ?

La distance dépend du type de bâtiment, du niveau de protection que l’on souhaite (pour les racines) et du niveau d’entretien que l’on peut apporter : Plus l’arbre est proche plus il faudra avoir un élagage régulier.

On a coutume de dire que pour les maisons individuelles, par rapport au risque argileux, qu’il faut un espace d’une fois et demie la hauteur de l’arbre en taille adulte (si l’arbre fait 10m on le met à 15m de distance de la maison)

Il existe également des éléments de coupures, qui permettent d’éviter la progression des racines vers le bâtiment.

Mais le mieux reste de se référencer aux textes réglementaires en vigueur et aux règles professionnelles, et de s’entourer des bons interlocuteurs pour nous accompagner dans notre projet.

🌿 A propos du stockage d’eau en toiture : quelles solutions pour éviter l’invasion de moustique ?

Il existe des solutions, comme un système de membranes qui permet d’éviter l’accès à l’eau aux moustiques en isolant l’eau avec des ensemble de nids d’abeille et de bacs. Des produits sous ATEX existent : Liste verte C2P des ATEX et DTA, catégorie 17.2 : Réseau et épuration/réseau et famille procédé de stockage d’eau pluviale

Dans le réseau d’Envirobat Occitanie, nous avons un adhérent qui propose un concept de tuile qui stocke l’eau de pluie tout en assurant l’étanchéité (et donc en empêchant les moustiques de rentrer) : CACTILE

🌿 Existe-t-il des solutions pour éviter les racines qui encombrent les évacuations d’eau sous-terraines ? Et doit-ont obligatoirement avoir recours à une entreprise d’assainissement s’il y en a ?

Les racines des arbres n’ont pas de pouvoir de percement. Si elles sont rentrées dans les évacuations c’est qu’il y a une fuite, ou une faille dans le réseau. C’est donc au niveau du réseau qu’il faut agir, sinon le problème reviendra.

Ce sont les entreprises d’assainissement qui gèrent les réseaux et elles ont le matériel pour le faire. Ce sont donc les mieux placé pour agir dans ce genre de cas.

Atelier ATP – Retours d’expériences de projets de végétalisation de copropriété en région toulousaine

🌿 Avez-vous des exemples de types de sols perméables et carrossables (accès pompier) ?

Nous préconisons un mélange terre/pierre enherbé : C’est une forme de travail du sol qui associe des pierres de calibres différents (en fonction du type de circulation du chemin). Ce mélange permet d’avoir un substrat fertile qu’on peut ensemencer et qui est porteur (les cailloux vont s’auto-bloquer sans compacter la terre et permettre aux plantes et aux racines de se développer).

On remarque cependant que sur une forte circulation l’herbe a plus de mal à s’installer. Dans ce cas, il est intéressant de le laisser le sol sans (ou avec un faible) usage quelque temps, pour laisser l’herbe bien s’installer. Cela augmente la résistance des plantes.

Exemple de projet avec un sol mélange terre-pierre perméable et carrossable mis en œuvre : Quartier AEROSPACE – Toulouse (31)

🌿 Sur des cœurs d’ilots paysagers ouverts au public, comment les copropriétés appréhendent de payer elles seules les charges ? Ne sont-elles pas tentées de clôturer pour maitriser l’usage et les éventuelles dégradations ?

Si on ne clôture pas, il faut bien travailler la qualité de la limite. Le démarcage doit être clair pour dissocier les parties privées et publiques : on peut utiliser des talus pour délimiter, créer une différenciation avec le type de plantation, etc.

C’est également important de définir un plan et de le laisser à la vue de tous.

🌿 Comment abordez-vous, dans vos projets, l’aspect de la biodiversité , le végétal , l’aspect naturel et spontané, avez-vous une signalétique qui aborde ces thématiques, avez-vous disposé des nichoirs ?

Le paysagiste propose surtout des milieux qui sont fonctionnel et opérationnel vis-à-vis de l’environnement (des marres, structuration du végétal, différentes strates végétales, des nichoirs naturels) pour permettre d’accueillir une biodiversité variée, tous en intégrant les besoins fonctionnels des usagers.

L’aspect des projets et toujours lié à l’ambition du programme qui est définit en amont. Mais on peut essayer de donner une ambiance et de proposer différentes surfaces qui permettent une appropriation par la faune et la flore

Dans les programmes, on a rarement des espaces de liberté sur l’aménagement, mais on a toujours des petits lieux qui peuvent rester plus calmes et accueillir autre chose qu’uniquement des usages fonctionnels