L’Alliance HQE – GBC était présente au Forum Mondial Bâtiments et Climat qui a eu lieu les 7 et 8 mars 2024 au Palais des Congrès à Paris. Près de 1 800 acteurs de la construction du monde entier ont répondu présents pour échanger sur la décarbonation du secteur du bâtiment, la réduction de l’empreinte environnementale du bâti, la rénovation, et l’adaptation et la résilience au changement climatique.
Les enjeux du secteur du bâtiment et de la construction
Le secteur du bâtiment et de la construction représente à environ 21 % des émissions mondiales de gaz à effet de serre, contribuant ainsi de manière significative au réchauffement climatique. Son rôle est donc déterminant pour atteindre les objectifs fixés dans l’Accord de Paris.
Cependant, alors que la moitié des bâtiments qui existeront en 2050 n’ont pas encore été construits, et plus encore dans les pays du Sud (en Afrique, 70 % des bâtiments prévus pour 2040 n’ont pas encore été construits), le secteur n’atteint pas ses objectifs aujourd’hui.
Il devient donc impératif de repenser entièrement la façon de construire et d’utiliser les bâtiments. Les lieux d’habitation, de travail, d’enseignements, de loisirs ou encore de services publics jouent un rôle indispensable grandissant face au réchauffement climatique, notamment pour la sécurité des populations et des biens, dans la cohésion sociale et territoriale et dans la qualité de vie au quotidien de chacun.
D’un point de vue économique, les bâtiments et la construction représentent 7 % de l’emploi mondial. Les biens immobiliers représentent, quant à eux, 55 % de la richesse mondiale. La valeur mondiale des transactions immobilières est estimée à 12 000 milliards de dollars par an. Ce constat devrait justifier de placer le secteur du bâtiment et de l’immobilier au cœur des enjeux de redirection des flux financiers vers la transition environnementale, pour les rendre compatibles avec les objectifs climatiques fixés dans l’Accord de Paris.
L’approche transverse des 17 Objectifs de développement durable (ODD) de l’Agenda 2030 des Nations unies devrait également faire du secteur bâtiment et de la construction un axe d’action central.
« Pour la toute première fois, des ministres en charge de la construction et du bâtiment du monde entier se rassemblent à Paris avec toutes les parties prenantes pour s’engager sur la décarbonation et la résilience d’un secteur qui génère aujourd’hui 21% des émissions de gaz à effet de serre au niveau mondial. En rassemblant des pays comme la Chine, les Etats-Unis, l’Egypte ou le Brésil autour de ces objectifs, l’impact et la dynamique de ce Forum seront déterminants pour nous mettre collectivement dans la trajectoire de l’Accord de Paris. »
Christophe Béchu, ministre de la Transition écologique et de la Cohésion des territoires.
La Déclaration de Chaillot, une feuille de route avec des objectifs opérationnels
Placer la transition du secteur de la construction et du bâtiment durable au premier plan de l’agenda climatique, débloquer les flux financiers nécessaires à cette transition en faisant face aux besoins croissants au niveau mondial et obtenir des engagements des différentes parties prenantes ont été le principal objectif du Forum Mondial Bâtiments et climat. Un vaste programme qui a débouché sur la signature de la « Déclaration de Chaillot », un document d’intentions et d’objectifs opérationnels pour les gouvernements et parties prenantes.
Les Etats signataires s’engagent à :
- Mettre en œuvre des feuilles de route, des cadres réglementaires et des codes de la construction et de l’énergie contraignants afin de tendre vers des bâtiments plus neutres en carbone ;
- Mettre en œuvre un cadre financier adapté avec des incitations financières, fiscales et des outils réglementaires afin d’augmenter la part des bâtiments résilients, quasi nuls en émissions de gaz à effets de serre, et accessibles ;
- Promouvoir l’adoption de labels, de standards et de certifications ;
- Montrer l’exemple en adoptant des politiques ambitieuses en matière de marchés publics ;
- Promouvoir la production, le développement et l’utilisation de matériaux de construction faibles en carbone, durables et à coûts limités ;
- Promouvoir les chaînes de valeurs collaboratives et la recherche & développement de solutions innovantes ;
- Améliorer les compétences en renforçant notamment le savoir-faire local prenant en compte les stratégies d’atténuation et d’adaptation ;
- Développer une gouvernance à plusieurs niveaux, une coordination entre les différentes parties prenantes et une approche plus participative afin de garantir une coordination de la mise en œuvre ;
- Et développer des outils et des cadres réglementaires afin de collecter et partager les données et les bonnes pratiques.
La délégation HQE présente au Forum a partagé ses expériences terrain, ses outils, ses méthodes et les réglementations nationales inspirantes à tous pour favoriser des bâtiments et des infrastructures résilients et durables.
Marjolaine MEYNIER-MILLEFERT, Présidente de l’Alliance HQE-GBC, est intervenue dans le Parcours 4 : Harmoniser les politiques pour atteindre les objectifs en matière de carbone sur l’ensemble du cycle de vie et de bâtiments résilients :
« Innover de manière collaborative avec toutes les parties prenantes publiques et privées et les associations permet de faire avancer la réglementation de façon ambitieuse comme le montre l’exemple de la France avec l’expérimentation E+C- qui a abouti sur la RE2020. »
Marjolaine Meynier-MIllefert
L’association a pu rencontrer de nombreuses délégations internationales sur le stand de CERTIVEA qui porte la certification HQE en France et à l’International.